La croyance :
La chapelle Saint-Gibrien ou chapelle de Moncourt est l’objet de plusieurs croyances.
Les premières concernent la source qui prend naissance près de la chapelle.
La croyance attribut à l’eau qui coule près de l’édifice, la capacité de soigner les maladies intestinales.
Un ru coule à proximité de la chapelle
Il y existait une autre superstition qui attribut à la fontaine près de la chapelle le pouvoir de déterminer si un malade allait guérir. Si en posant un vêtement à plat sur l’eau de la fontaine, celui-ci s’enfonçait dans l’eau la guérison était assurée.
La fontaine et des vaches sans soucis digestifs ? Un bienfait pour la couche d'ozone...
Le second type de croyance relatif aux lieux est la guérison des estropiés via l’intercession, selon les sources, soit de Saint-Gibrien, soit de Notre-Dame-de-Moncourt.
La réalité :
Deux en un, c’est plus malin :
La chapelle de Moncourt possède une légende qui met en valeur notre dame de Moncourt, toutefois elle est à l’origine placée sous le patronage de Saint-Gibrien. Il y a donc dans cette petite chapelle deux cultes sous le même toit et le tout à tendance à se mêler un peu. Nous avons vu notamment que les prières pour les estropiés étaient parfois adressées à Saint Gibrien, et parfois à Notre Dame-de-Moncourt. D’ailleurs la date du pèlerinage est le 15 Août, date de l’Assomption, donc en relation avec la Vierge. De plus la chapelle est parfois nommée par un nom et parfois par un autre.
Pour en savoir un peu plus sur Notre Dame-de-Moncourt, je vous renvoie à la légende.
Saint Gibrien et son bâton : deux, c’est un de trop.
Peu d’informations sur ce saint sont arrivées jusqu’à nous. On retrouve beaucoup de points communs avec Saint Colomban que nous avons déjà vu. Moine Irlandais, ayant vécu au 5ème siècle, il gagne la France pour l’évangéliser accompagné de ses cinq frères et ses trois sœurs. A Reims, saint Rémy lui confit un ermitage et il vivra en anachorète. Il décédera dans son ermitage et le village prendra le nom de Saint Gibrien (Marne). La légende veut que lorsque la chapelle sous laquelle il reposait fut détruite, on retrouva son corps intact. Celui-ci aurait été alors transporté à la cathédrale de Reims et mis dans une chasse.
De lui, il resterait un objet appelé bâton de Saint Gibrien au musée de Reims. Est-ce là l’origine des prières pour les personnes amputées ? C'est que nous allons voir.
L’objet que l’on trouve au musée de Reims est une crosse sculptée. Si vous souhaitez avec la description minutieuse de cet objet, je vous renvoie à la publication de la société française d’archéologie. Pour ma part je me contenterai de vous montrer le dessin de ce bâton produit dans cette même publication et de vous en donner une très rapide description.
D’une hauteur estimée de 1,55m (il en manque un fragment), la crosse comporte vingt compartiments sculptés. Elle est composée de trois matières symboliques différentes : l’ivoire pour ramener les faibles avec douceur, le buis pour la dureté de son bois qui symbolise la fermeté des dogmes, et le fer pour la sévérité à employer contre les rebelles. Quand à l’iconographie, on trouve principalement les étapes importantes de la vie du Christ allant de l’annonciation à la pentecôte. Contrairement à ce que laisse penser la reproduction, et contrairement à des crosses similaires, celle-ci n’est pas peinte. Il semblerait également que la gravure soit assez grossière.
Cette crosse a-t-elle put inspirer les contemporains du saint quand à sa capacité de traiter les problèmes des amputés ? Et bien à priori, non car cette crosse ne lui a jamais appartenu. Tout d’abord parce que les crosses sont réservées, à cette époque, uniquement aux évêques et ensuite, et surtout, parce que cette crosse date, selon les experts, du 11ème siècle (et ça c’est quand même une bonne raison).
Nous ne sommes donc pas plus avancé. Sauf que… Sauf que selon ces mêmes experts et des historiens, Saint Gibrien aurait bien été connu pour son bâton, mais un simple bout de bois dont il se serait servi sur ses vieux jours comme d'une canne. Après sa mort, la canne aurait été conservée religieusement (c'est le cas de le dire) à l’église Saint Rémy et aurait servi lors des processions commémorant le saint. Pour l’occasion elle aurait été entièrement recouverte d’une feuille d’or. Voila un bâton qui semble un bien meilleur candidat pour servir de symbole de la guérison des amputés et estropiés.
Les légendes thématiquement proches :
Bibliographie :
La vierge de Moncourt. Roger Wadier. Légendes Lorraines de Mémoire Celte. Pages 160-162.
Moncourt (chapelle). Wikipédia. http://fr.wikipedia.org/wiki/Moncourt_(chapelle)
Moncourt. Site de la commune de Clérey-la-Côte. http://clerey.neuf.fr/En/moncourt.htm
Congrès archéologique de France. XXVIIIème session. Séances générales tenus à Reims, à l’Aigle, à Dives et à Bordeaux, en 1861. Société archéologique de France. Pages 160 à 171.
http://books.google.fr/books?id=ifwEAAAAYAAJ&pg=PA160&lpg=PA160&dq=baton+saint+gibrien&source=web&ots=dEpM1_WavP&sig=x3VKlT35fpUyum-NGyKPBCk0b_U&hl=fr#PPA170,M1
1 commentaire:
Les croyances ne sont pas toujours ce que l'on pense :=))
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